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  4.  | Inflation, Fed, géopolitique : les ingrédients d’une rentrée plus volatile

Contrairement à ce qui arrive assez régulièrement à cette époque de l’année, l’été s’est avéré plutôt calme sur les marchés financiers. Les principaux sujets de débat et d’inquiétude sont restés les mêmes : négociations sur les droits de douane…et leur impact sur l’inflation et la croissance économique, tensions géopolitiques, évolution de la politique de la réserve fédérale américaine.

Arnaud Tourlet

Commerce international : entre trêves fragiles et tensions persistantes

Quelques accords ont pu être passés cet été au sujet des droits de douane (Royaume-Uni, Union Européenne, Japon), bien que ceux-ci soient parfois incomplets (on pense par exemple aux discussions en cours sur les taxes que subiront les produits pharmaceutiques). Par ailleurs, certains pays, comme l’Inde, ont décidé de riposter. Quant aux discussions USA-Chine (sans doute les plus complexes et les plus importantes étant donné la taille du déficit commercial américain avec ce pays), celles-ci se poursuivent suite à la prolongation de la trêve entre les 2 pays. En attendant, soulignons la bonne tenue des actions chinoises, faiblement valorisées et profitant d’espoirs de mesures de relance de la consommation de la part de l’Etat.

Inflation et croissance : le dilemme de la Réserve fédérale américaine

Par rapport à cette situation, la question centrale qui anime les économistes est la suivante : quelles seront les conséquences de ces hausses de taxes sur l’inflation et sur la croissance économique ? La difficulté ici consiste à estimer dans quelle mesure les hausses de prix à l’importation seront répercutées au consommateur final. Si les entreprises ont été capables pour le moment de réduire leurs coûts et donc de limiter les hausses de prix, cela pourrait ne pas durer si elles veulent maintenir leurs marges aux niveaux actuels.
Pour l’heure, les derniers chiffres montrent une hausse de l’inflation aux Etats-Unis, à 2.7% en juillet. Par ailleurs, la croissance économique ralentit, aux Etats-Unis comme en Europe, ce qui est assez logique : le manque de visibilité n’incite guère les entreprises à investir.

Et c’est donc là que se pose à nouveau la question des taux et de la politique monétaire américaine : si ces tendances devaient se poursuivre (plus d’inflation et moins de croissance), la réserve fédérale se décidera-t-elle à baisser ses taux directeurs afin de soutenir la croissance ? Jusqu’ici, son président Jerome Powell s’était montré prudent, résistant aux pressions incessantes de Donald Trump. Et la semaine dernière, lors de son discours au traditionnel symposium de Jackson Hole, il a une nouvelle fois résumé la complexité de la situation : «Les risques pour l’inflation sont orientés à la hausse, et ceux pour l’emploi à la baisse ». Mais il a insisté sur ce second point et a donc ouvert la porte à une possible baisse des taux directeurs, ce qui marque un véritable tournant. Les marchés s’attendent donc à une baisse de taux dès septembre. Reste à savoir si d’autres pourraient suivre et comment cela sera interprété par les investisseurs. En attendant, ce contexte demeure défavorable au dollar, qui enregistre une baisse d’environ 10% depuis le début de l’année contre les autres devises majeures.

Entreprises et marchés actions : des résultats solides face à un potentiel de hausse limité

Mais ce panorama de rentrée ne serait pas complet sans parler de la santé des entreprises, élément crucial pour les marchés actions, d’une manière générale et encore plus lorsqu’il s’agit des très grandes entreprises de technologie américaines. Or celles-ci ont de nouveau publié de bons résultats cet été et affiché leur optimisme pour la suite. Avec à nouveau un besoin très fort d’investissements dans l’intelligence artificielle. Les cours des indices américains Nasdaq et S&P500 sont donc remontés au-dessus de leurs niveaux de début d’année, et les valorisations sont à nouveau assez élevées.

Que faut-il donc attendre de cette rentrée ? Sans doute plus de volatilité sur les marchés, en raison des nombreuses incertitudes, que ce soit du côté de la Fed, de l’inflation, du ralentissement de la croissance, des risques politiques (la France montrant ces derniers jours le mauvais exemple), des marges des entreprises…
Et sans doute un potentiel de hausse limité. Après un bon début d’année, il est possible que certains investisseurs souhaitent prendre une partie de leurs bénéfices, notamment sur les actions.

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